À propos de Rose-Aimée Bélanger
Née en 1923 dans le Témiscamingue québécois, à Guérin, Rose-Aimée Morin a bâti son oeuvre à Earlton, dans le Témiscamingue ontarien. La trajectoire de Rose-Aimée Bélanger est emblématique à bien des égards des conditions de vie dans les nouveaux territoires d’habitation des Canadiens-français, notamment dans les deux Témiscamingues, ces territoires nommés en référence au lac dont le nom anicinabe signifie « eaux profondes ».
Son puissant sens de l’observation, sans aucun doute aiguisé par la maternité et l’âge, impose déjà les grandes lignes d’une œuvre qui s’étalera sur plus de quarante ans. En posant un regard rétrospectif sur sa production, on pourrait cerner trois grandes périodes dans l’œuvre de Rose-Aimée Bélanger : celle où elle observe les gens qui l’entourent; celle où elle crée la série documentaire des mineurs; et enfin, la période de ses « Rondes », qui témoigne d’une pleine maturité.
La matière détermine les formes que prendront ces personnages féminins, si représentatifs de son œuvre. Des femmes dont la rondeur est sculpturale, au sens littéral. Dans cette masse sculptée, où jambes, bras et fesses sont obsessivement arrondis, surgit le raffinement, la délicatesse, un irrépressible sentiment de liberté et de bien-être.
Cette exposition tente, à travers des carnets de dessins, des esquisses d’argile, des photos d’œuvres aujourd’hui dispersées aux quatre vents, et, bien sûr, une cinquantaine de grès et de bronzes, de faire affleurer les réalités des deux Témiscamingues, que Rose-Aimée Bélanger a
Jean-Jacques Lachapelle, Directeur du Musée d’art de Rouyn-Noranda
encapsulé dans une oeuvre prolifique, qui compterait près d’un millier de pièces.